Catégorie : Ô Canada!

Where is Brian?

english.jpg Travailler en anglais et vivre en français, c’est agréable. Jusqu’à un certain point! Ce point qui fait que tout à coup votre cerveau ne sait plus où il en est et confond les langues, les tournures ou alors tout simplement refuse de fonctionner plus longtemps!

C’est ainsi, par exemple, qu’au beau milieu d’une conversation avec une collègue anglophone, je n’étais plus capable de trouver le mot que je cherchais, ni en anglais ni en français! Un vide gigantesque avait pris place dans mon esprit et je n’étais même plus capable de savoir reformuler ce que je cherchais (en l’occurrence un kyste aux ovaires!). Il m’a fallu quelques secondes pour que tout se relance et que je puisse le prononcer en français mais j’ai vécu des instants de panique face à ce vide.

Pourtant je rêve de ce même vide chaque soir en tentant de m’endormir alors que mes pensées se formulent en anglais puis en français et ainsi de suite. C’est tout sauf reposant, surtout quand on ne maîtrise pas parfaitement une des deux langues.

L’avantage c’est que mon anglais se perfectionne un peu plus chaque jour et que les blagues, sarcasmes ou bons mots sortent de plus en plus naturellement au travail, enfin tout dépend de qui est en face. Devant mon boss, je bafouille, mêle mes mots alors que devant des collègues avec qui je plaisante facilement, tout est naturel. C’est bien sûr un peu frustrant mais je sais qu’avec le temps je vais être plus à l’aise avec mon patron aussi (enfin j’espère).

Maintenant je comprends les québécois qui « switchent » d’une langue à l’autre selon leur interlocuteur et selon la phrase, c’est fou comme rapidement certains mots s’imposent plus facilement dans une langue, même pour moi!

Tulipe et pôle Nord

tulipe.jpg Alors que les jours fériés s’enchainent en France au mois de mai, nous n’avons eu le droit qu’à un pauvre « jour des patriotes » aussi appelé « fête de la Reine » au Canada ce mois-ci et ça tombait ce lundi.

Pour ce long week-end de trois jours, nous avions prévu de retourner à Ottawa à l’occasion du Festival de la Tulipe lors d’une journée de beau temps. Samedi, c’était raté il a plu à plein temps, ce qui nous a permis de nous lancer à fond dans la saison 7 de 24, c’est donc dimanche que nous avons prévu notre excursion.

On a pris soin le matin de vérifier la météo qui indiquait, malgré le vent et les passages nuageux, 14 degrés… En vérité, on a fait un remake de Boston, on s’est caillé les miches une bonne partie de la journée!
D’autant que le Festival de la Tulipe, bah c’est un peu plate et qu’Ottawa (ville de fonctionnaire par excellence) est légèrement morte le dimanche… Enfin bon, on a bien marché malgré tout (faut dire que les tulipes étaient à l’autre bout de la ville par rapport à notre point de départ!) et on est rentré à temps pour un petit barbecue, de quoi bien finir la journée!

Lundi, alors qu’il faisait un peu plus chaud et surtout plus ensoleillé, on en a profité pour aller à pied sur la rue St Laurent voir les magasins de meubles. Bien sûr ce sont ceux qui nous intéressaient le plus qui étaient fermés mais ce n’est pas grave, on y retournera une autre fois… Comme par chaque journée de beau temps, les rues de Montréal étaient remplies, chacun avec sa tasse de café glacé à la main (sauf moi bien sûr, hein).
Rien qu’à l’idée qu’on soit mardi et que la semaine ne dure que 4 jours, j’ai déjà le sourire aux lèvres, ça fait du bien! Enfin ce n’est pas aux français que je vais apprendre ça alors que le mois de mai compte 3 jours fériés, sans parler des ponts!

Maudits français!

CIMG2309.jpg J’avais déjà mentionné cette expression que des québécoises emploient pour parler de « nous » ici, avec plus ou moins d’humour selon à qui ils font référence, mais ce que je ne vous ai pas dit c’est qu’à mon avis, le défaut majeur de Montréal, c’est la multiplication de ces dits français.

Choisir de s’expatrier, c’est choisir de quitter ses compatriotes (entre autres) mais si c’est pour venir à Montréal, alors oubliez ça, on sera bientôt en plus grand nombre que les québécois! Pas moyen de ne pas entendre un accent français tous les 10 mètres dans la rue ou d’avoir des voisins français au restaurant, c’est bien simple ils sont on est partout!

Il y a ceux qui sont là pour de bon, RP en poche et qui critiquent la France aussi facilement que le Canada et il y a les extrémistes qui ne critiquent (au choix) que la France ou que le Canada! Ceux qui trouvent que tout est mieux ici (normal ils sont là depuis 3 semaines) ou ceux qui trouvent que tout était mieux là-bas (pourquoi ne pas y retourner?) ont la même faculté à m’énerver!
Surtout quand leurs critiques reposent sur des choses très subjectives telles «on mange mal ici»! Faudrait peut-être voir à changer vos habitudes alors, car moi je peux vous faire la liste de mes menus, tout comme la liste des restos que j’ai visités et non je ne trouve pas qu’on mange plus mal ici qu’en France!
Après c’est sûr que si le but est de manger vite et pas cher alors forcément vu le nombre de fast-foods à portée de main, vous mangerez « mal ». Mais si vous prenez le temps de cuisiner ou de trouver des adresses de restos sympathiques alors vous mangerez bien! C’est ici que j’ai fait mon premier risotto aux asperges ou mon premier soufflé aux carottes par exemple…

Cependant, les français qui ne font que critiquer la France ne sont pas mieux! Oui, il y a toujours des manifestations, des grèves et non on ne peut pas y faire bouger grand chose sans que ce soit le tollé mais enfin quoi, devoir attendre 2 ans pour aller chez un dentiste afin d’être assuré ou avoir des routes qui ressemblent à du gruyère, ça ne me semble pas être tout rose non plus…

Il était déjà difficile de se sentir dépaysé en vivant «juste» au Canada mais alors avec la multiplication des français qui s’expatrient ici, ça ne s’arrange pas! Pourquoi ne vont-ils pas tous parfaire leur anglais en Colombie-Britannique ou en Ontario, au lieu de venir m’embêter MOI à Montréal?! Hein pourquoi??

On ne dit pas #4

4. L’alimentation
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On ne dit pas petit-déjeuner mais déjeuner.

On ne dit pas déjeuner mais dîner.

On ne dit pas dîner mais souper.

On ne dit pas une baguette mais du pain croûté.

On ne dit pas du pain de mie mais du pain.

On ne dit pas des toasts mais des rôties.

On ne dit pas des chips mais des croustilles.

On ne dit pas une sucette mais un suçon.

On ne dit pas un chewing-gum mais une gomme.

On ne dit pas un grille pain mais un toaster.

On ne dit pas une boisson gazeuse mais de la liqueur.

On ne dit pas des jus de fruit mais des breuvages.

On ne dit pas du maïs mais du blé d’Inde.

On ne dit pas de la pâte à tartiner mais de la tartinade.

On ne dit pas des myrtilles mais des bleuets.

On ne dit pas des œufs au plat mais des œufs miroirs.

On ne dit pas un sandwich mais un sous-marin.

On ne dit pas pop corn mais du maïs éclaté.

On ne dit pas des pancakes mais des crêpes.

On ne dit pas du pain perdu mais du pain doré.

On ne dit pas cookies mais biscuits.

Déjà

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« C’est les yeux plein de larmes que j’écris… Les derniers jours avant le départ sont les pires. Évidemment il y a les valises à préparer, les dernières démarches administratives à faire, mais surtout il y a les au-revoir qui deviennent de plus en plus fréquents et tristes. Je voudrais déjà être partie, je sais qu’une fois sur place, chacun reprendra ses habitudes, qu’à force de mails et de coup de téléphone, la distance ne paraîtra pas si grande, mais en attendant, chaque séparation est un déchirement. C’est vraiment pas simple de dire au-revoir, de dire prend soin de toi sans savoir de quoi demain sera fait et en étant la personne qui contraint tout le monde à cette situation. »

J’ai commencé ce billet il y a un an (mais celui publié était différent) alors que je quittais ma famille et la France pour venir vivre au Canada. Je prenais l’avion à Lyon, les yeux humides d’avoir dit au revoir à tout le monde et arrivais quelques heures plus tard à Montréal. Après les formalités d’usage et le trajet en taxi j’arrivais vers 21h chez les potes qui allaient m’héberger. Seuls mon futur chum et son chien étaient là et comme on se connaissait de l’année d’avant, les retrouvailles étaient sympathiques.

Depuis un an je suis Résidente Permanente et si j’ajoute mes précédents visas, je pourrais demander la citoyenneté canadienne dans un an et demi et ainsi avoir la double-nationalité!
Pour l’instant il n’est pas question de rentrer en France mais plutôt de construire une vie ici, d’acheter, le tout à deux…

Si je devais faire un bilan de cette année, je dirais qu’elle a beau être passée très vite, j’ai l’impression que mon retour à Montréal date d’il y a beaucoup plus longtemps que ça, comme si je ne l’avais jamais quitté en juin 2007.

Professionnellement, j’ai commencé par faire du freelance pour une maison d’édition mais devant les difficultés à percer dans ce secteur, j’ai laissé tomber depuis janvier. Je préfère maintenant avoir un emploi stable dans un environnement tout autre, avec des collègues agréables et des perspectives d’évolution plutôt que de rêver encore et toujours à un job inaccessible.

Sur un plan personnel, le bilan est différent puisque depuis le mois de juin dernier, je suis avec Chéri et que depuis le mois de décembre (presque) on vit ensemble… battant ainsi tous mes records de longévité. Faut dire que la vie est plutôt facile avec lui et que tout semble évident (presque toujours). On verra bien ce que l’avenir nous réserve mais pour l’instant ça s’annonce plutôt positif.

S’il doit y avoir un point négatif à la vie à Montréal, c’est bien sûr la difficulté à trouver des Princes et des yaourts, ou plus sérieusement à vivre loin de la famille. Ils me manquent souvent, parfois beaucoup, mais pour autant ma vie en France ne me manque pas. J’aimerais juste avoir assez d’argent pour pouvoir m’offrir parfois un week-end prolongé en France mais pour cela, il va falloir patienter encore un peu!

En attendant, vous êtes les bienvenues au Canada si vous voulez comprendre pourquoi j’aime autant être ici!

M-1

Caribbean. Dominican Republic. Samana Peninsula. Las Terrenas. Chaque année c’est la même chose quand on sent le printemps arrivé, du jour au lendemain la ville change de visage. On quitte les températures négatives, la neige se transforme en slush (bouillasse marron, détritus qui apparaissent) mais surtout les gens se dévêtissent! Dimanche alors qu’il faisait 10° et que le soleil brillait, outre les poussettes et vélos, la chaire était de sortie!
Doudoune, bonnet, gants, écharpe ont vite été remisés pour faire place à des tenues plus légères.
L’effervescence estivale pouvait presque se faire sentir alors qu’on est seulement en mars et qu’il faudra encore sûrement de longues semaines avant que les arbres refleurissent.

On sait tous qu’il peut y avoir des tempêtes de neige jusqu’à la fin du mois d’avril mais dès les premières chaleurs (car 10° c’est vraiment chaud pour nous), la ville retrouve une énergie particulière, celle-là même qui fait que les étés ici sont comme nul part ailleurs… J’ai hâte!

On ne dit pas #3

3. Dans la maison

laveuse.jpg On ne dit pas machine à laver mais laveuse.

On ne dit pas sèche-linge mais sécheuse.

On ne dit pas une cuisinière (gazinière) mais un poêle.

On ne dit pas une poêle mais un chaudron.

On ne dit pas une serpillère mais une mop.

On ne dit pas une boisson mais un breuvage.

On ne fait pas les courses mais l’épicerie.

On ne sort pas les poubelles mais les vidanges.

On ne regarde pas le JT ou le journal télévisé mais le téléjournal.

Ma vie chez les Inuits #4

lumiere.jpg#4 La fin de l’hiver

À Montréal on est des petits malins, on fait la nuit blanche au mois de février, celle-là même qu’à Paris on fait au mois d’octobre quand on a encore une chance qu’il ne fasse pas trop froid!
Non, ici, on fait ça un 28 février, histoire d’être bien sûr d’avoir encore de la neige sur les trottoirs, un facteur éolien qui fait descendre les températures sous les -10° et malgré tout des milliers de gens dans les rues. Car oui, c’est ça le plus fort, les gens font la nuit blanche, font la queue dehors parfois plusieurs heures pour pénétrer dans un lieu à l’activité recherchée et le font avec le sourire!

Moi j’avoue que l’hiver, il commence un peu à me taper sur les nerfs. Ce n’est pas tellement lui en tant que tel le problème, ce sont les couches qu’il faut mettre pour lutter contre ses effets. J’ai envie de ne pas passer 5 minutes chaque matin et chaque soir à mettre l’écharpe, la doudoune, le bonnet, les gants, les bottes fourrées (dont la doublure n’arrête pas de se coincer dans la fermeture éclaire, argh!)… Mais c’est comme ça, l’hiver est encore là pour quelques semaines, un mois, et on pourra souffler. Il faut reconnaître qu’on aura passé 4 mois quasiment sans pluie, avec de nombreuses journées radieuses, quelques tempêtes de neige, des jours plus gris mais dans l’ensemble un hiver agréable, sans extrême à part les 4-5 jours à -25° qu’on a eu en janvier.

Petit à petit l’herbe va réapparaître dans les parcs, les bourgeons vont fleurir sur les arbres et Montréal va retrouver l’effervescence de l’été, la succession des festivals et toutes les terrasses seront bondées. C’est pour ça que j’aime cette ville, on y vit de vraies saisons et on est toujours un peu impatient de retrouver la prochaine…

Pêche sur glace

                               L’hiver à Paris, on va au ciné, au musée ou boire un thé brûlant dans le dernier salon à la mode. À Montréal, un dimanche d’hiver, on va faire de la pêche sur glace!
On choisit un lac ou une rivière gelée dans la campagne environnante, on loue une cabane pour 5 personnes, on achète de la baguette, du jambon, du fromage, du vin parce qu’on est français (et quelques bières malgré tout parce qu’on vit au Québec) et on est prêt pour la pêche!
Il faut savoir que les cabanes en question sont nombreuses dans certaines régions, notamment à St Anne de la Pérade où nous sommes allés. On gare la voiture sur la rivière, à côté de notre cahute, et on aperçoit les énormes tracteurs qui cheminent sur la glace comme sur une route quelconque. Petit moment de recueillement à l’idée de ce qui pourrait nous arriver si le tout s’effondrait! Heureusement, la glace de bien 30 cm d’épaisseur, était solide.

À l’intérieur de la cabane, un long trou se trouve le long d’un mur, à travers lequel on peut faire tomber de nombreuses lignes attachées en hauteur et pêcher des dizaines, pour ne pas dire des centaines, de « petits poissons des chéneaux ». Parmi notre équipée, deux étaient dégoûtés par ce qu’on faisait à ces pauvres poissons et criaient soit pour qu’on les relâche, soit pour qu’on les tue sans torture, deux ont touché les lignes, voire une fois un poisson et enfin un, et un seul, a pêché! Avec ferveur, avec passion, avec détermination, bref il faisait mumuse avec toutes les lignes qui n’arrêtaient pas de mordre et ai reparti avec 7 poissons, les 7 seuls qu’on a accepté de tuer sur la trentaine je pense qu’on a attrapés!

La cabane nous a coûté 25$ par personne, tout ça pour finalement se faire un petit repas bien sympa et papoter toute la journée, ce qu’on aurait pu faire de chez nous mais on aurait pas eu le plaisir de crier tout ensemble pour couvrir le bruit que faisait la mort brutale d’un poisson! Et comme il faisait beau on a fait quelques glissades, juste assez pour que j’ai deux beaux bleus sur les genoux car avec les températures du moment la neige s’est transformée en glace! Ça m’apprendra!

Prénoms

prenom.gif Une des choses marrantes (ou pas) dans le fait de vivre à l’étranger, ce sont les différences au niveau des prénoms. J’ai beau vivre dans un pays francophone, il n’en reste pas moins que l’on note des écarts flagrants sur ce thème. Ainsi je côtoie un bon nombre de Josée, Josiane, Johanne, Marie-Ève, Annie qui n’ont pas beaucoup plus de 30-35 ans, voire qui ont carrément moins!
C’est pourquoi lorsque j’arrive dans une entreprise québécoise, mon prénom, Delphine (!), fait généralement exotique et l’on me fait souvent la remarque qu’il est joli! On croit parfois que je m’appelle « Delphina » à cause de mon accent français apparemment!!
Après quoi les gens m’appellent Pascale car mon nom de famille commence par Pasca!! Quelle idée?

Moi j’avais prévu d’appeler mes enfants Hugo, Lucas, Charly et un nom en A pour les filles mais force est de reconnaître que d’ici à ce que j’ai des enfants, tous les Lucas auront 4-5 générations d’avance! C’est dommage avant j’aimais bien, avant qu’il y en ait des milliers quoi!
Je me demande si c’est normal que je sois plus inspirée pour les garçons que pour les filles… Dans tous les cas, j’aimerais quelque chose d’un peu original. Mais je vous rassure, ce n’est pas prévu pour tout de suite!!