Catégorie : Sur mes étagères…

La chaussure sur le toit

chaussuretoit.jpg La chaussure sur le toit (Gallimard) se présente comme un recueil de nouvelles écrit par Vincent Delecroix. Je n’aime pas forcément lire des nouvelles car je trouve souvent cela frustrant mais ce recueil a la particularité d’avoir un fil rouge dans chaque histoire qui fait que le lecteur a envie de lire la suivante, on flirte avec le roman à vrai dire.

Vincent Delecroix s’attache à un immeuble, à ses occupants et à une chaussure sur le toit d’en face qui pourrait y être arrivé de bien des manières différentes comme on nous l’explique…
À travers certaines histoires, on ressent un effet « Amélie Poulain » car on retrouve une galerie de personnages aux destins mêlés, tous attachants, parfois pathétiques ou très drôles mais toujours sincères. Il est souvent question de solitude dans ce « roman » et cela s’inscrit dans différents genres: le conte pour enfant, la tragédie grecque et surtout la mise en abyme à travers la réflexion littéraire.

Parmi les personnages, on rencontre un cambrioleur amoureux bafoué, une vieille dame agacée, un chien blessé, une fillette éveillée et encore bien d’autres. On pénètre dans ce livre par l’imaginaire et même si l’on s’approche parfois de la réalité, la chaussure sur le toit reste insaisissable.

Ce livre a fait parti de la sélection du « Choix des libraires » à l’automne 2007 et je me rends compte en lisant les critiques sur internet que pour tout le monde il s’agit d’un roman… Ça me surprend un peu que cela ne prête pas à débat mais bon, on suppose qu’ils connaissent leur sujet alors au temps pour moi.

Robinson Crusoé

robinson.jpg Robinson Crusoé c’est un peu comme Les 3 Mousquetaires, un roman d’aventure adapté et réadapté pour la télévision et le cinéma que j’ai toujours eu envie de lire pour retrouver les fondements de cette mythologie moderne.

Il y a deux an j’ai lu Les 3 Mousquetaires de Dumas en peu de temps, emporté par le rythme de narration et les personnages tous emblématiques.
Pour Robinson Crusoé de Daniel Defoe, il m’a fallu un peu plus de temps… Pourtant, Defoe, je connaissais pour avoir étudié Moll Flanders à la Fac et j’en avais gardé un excellent souvenir, ce qui fait que je partais très favorable pour celui-ci.

cependant il m’a fallu près de 6 semaines pour le lire, un record! À raison de quelques pages par jour on est bien d’accord mais c’est là tout mon propos, je ne brulais jamais de le rouvrir pour découvrir la suite de l’aventure de Robinson Crusoé, « qui vécut 28 ans sur une île déserte sur la côte de l’Amérique, près de l’embouchure du grand fleuve Orénoque, suite à un naufrage où tous périrent à l’exception de lui-même, et comment il fut délivré d’une manière tout aussi étrange par des pirates« .

Il y a des choses passionnantes dans ce livre, notamment comment le héros organise sa vie, seul sur cette île, et surtout comment la découverte d’une emprunte de pas dans le sable, au bout de 13 ans de solitude, va le plonger dans le plus grand des effrois… Ça je dois dire j’ai adoré car ça interpelle sur plein d’autres plans et entraine une vrai réflexion.

Le problème c’est qu’il y a aussi des longueurs et notamment une grande place faite à la religion et l’impression d’être sermonné un peu trop souvent. Du coup, à la lecture, je me demandais si Defoe était réellement attaché à la religion ou si ces discours devaient au contraire se lire au second degré? À priori il n’y avait pas d’ironie là-dedans, ce qui a quelque peu entaché l’image que j’avais de cet auteur après avoir lu et adoré Moll Flanders! C’est assez troublant d’ailleurs car j’avais dans l’idée que Moll Flanders était loin d’être bien séant pour l’époque mais ma mémoire me joue peut-être des tours sur ce coup-là…

Maintenant pour bien faire il faudrait que je lise Vendredi ou les limbes du Pacifique de Tournier mais je crois que je vais attendre un peu et me contenter de Lost pour ma dose de naufragés! Cela dit ça part mal vu que Lost est en pause pour plusieurs semaines!

Changement de décor – David Lodge

LodgeDe David Lodge j’ai lu Pensées secrètes sur une plage de République Dominicaine il y a tout juste 2 ans. À l’époque, outre mon bronzage de malade en plein hiver, j’avais beaucoup aimé ce roman, lu en quelques jours à peine.

En errant dans les rayons de la bibliothèque il y a 15 jours, je suis tombée de nouveau sur cet auteur sans trop savoir quel livre emprunté. Il me semblait que Kriss n’avait pas aimé celui qu’elle avait lu mais j’étais incapable de me souvenir de son titre.
En lisant les 4e de couverture, je choisis Changement de décor qui citait deux critiques : « Un suspense cocasse, une satire divertissante dont personne ne sort indemne. » (Aleth Paluel-Marmont, Cosmopolitan), « On se plie de rire, on en pleure. » (Monique Gehler, L’Événement du jeudi)…

L’histoire
En pleine révolution sexuelle, 2 professeurs de littérature anglaise (l’un américain, l’autre britannique) échangent leur poste pour 6 mois. S’en suit une série d’aventures où ils finiront par échanger bien plus que leurs emplois.

Avis
Les 100 premières pages sont très, très longues, au point que les descriptions de Balzac paraissent courtes à côté! Une fois la mise en place faite, je m’attendais à rire et pleurer (logique) mais que nenni! Le livre est moyen, limite fade, tout le long, sa seule originalité étant formelle.
En effet, découpée en plusieurs parties, l’une d’elle est épistolaire (peut-être la meilleure) alors que la dernière est écrite comme un scénario de film (pas grand intérêt). À part ces effets de manche, rien à signaler, tout est assez convenu dans ce changement de décor et de femmes.
On a aussi le droit de temps en temps à un discours sur la littérature (prof d’anglais oblige), voire sur Jane Austen (qui décidément me poursuit depuis quelques mois), c’est pas désagréable mais est-ce bien utilisé dans ce pavé déjà compact et pas toujours digeste que représente le livre…

Stupeur et tremblements

stupeur et tremblements
Après des années de refus obstiné, j’ai fni par lire un roman d’Amélie Nothomb… Ce qu’il faut savoir, c’est que j’avais un avis sur elle depuis des années sans jamais ne l’avoir lue ! Cependant avec le personnage qu’elle s’est composée dans les médias, difficile d’y être insensible, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, et pour ma part c’était le pire…
Elle avait le don de m’énerver tant dans ses propos (sur la nourriture décomposée notamment) que dans sa façon de parler (affectée). De plus, le fait qu’à quasi chaque rentrée littéraire elle sorte un ouvrage depuis des années me faisait douter de la valeur de ses écrits car une telle productivité cache forcément des lacunes.

Comme je ne suis pas totalement bornée, j’avais quand même tenté une ou deux fois d’acheter un de ces romans mais les 4e de couverture me rebutaient systématiquement.
Au final, je me suis retrouvée il y a quelques semaines, la veille de partir en week-end, sans plus rien à lire mais Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb me tendait les bras sur une étagère. Il me semblait vaguement avoir entendu dire que c’était son meilleur livre, donc tant qu’à faire, je me suis dit que c’était le moment idéal de découvrir son univers.

Stupeur et tremblements se passe au début des années 90 au moment où l’auteure intègre, au Japon, une société tout ce qu’il y a de plus typique. Elle dresse un portrait pour le moins divertissant de cette entreprise. Moi qui ne connaît rien à la culture nippone et qui, à vrai dire, y suis assez hermétique, c’était l’occasion d’en apprendre plus, car je ne doute pas que ce qui est relaté est proche de la réalité.
Dans l’ensemle c’est effrayant d’imaginer que des gens a priori éduqués et cultivés puissent être aussi protocolaires et conformistes à ce que, précisément, on leur a enseigné toute leur vie…
Enfin bon, pour en revenir au livre en lui-même, j’ai mis environ 2 jours à le lire. Ça passe très bien, et si ce n’était cette rupture au milieu où tout à coup l’auteure parle des mœurs japonaises, je suppose que j’aurais vraiment aimé d’un bout à l’autre. Mais cette rupture précisément, qui est pourtant instructive, est trop brutale et déconnectée de l’histoire romancée pour être aussi intéressante. Cette brusque plongée dans un manuel d’histoire-géo casse un peu le rythme de lecture à mon sens, dommage.

Cela mis à part, je reconnais que l’écriture d’Amélie Nothomb se lit avec plaisir, et même si ce n’est pas de la grande littérature, il y a de l’esprit et du style ce qui est déjà beaucoup.

Pour l’instant pas d’autre Amélie Nothomb prévu au programme mais un jour sûrement, avec plaisir.

Belle(s)-soeur(s)

Non je ne parlerai pas de bataille avec ma belle famille, et pour cause, je n’en ai pas, mais en l’espace de quelques semaines j’ai été confronté deux fois à une œuvre artistique se rapportant aux belles-sœurs. La première (par ordre chronologique) c’est cette pièce de théatre intitulée Les belles-sœurs au théatre Saint-Georges que je suis allée voir avec mes parents et mon frère il y a quelque temps et la deuxième c’est le livre de Patrick Besson, Belle-sœur.

Les Belles soeurs La pièce est une comédie d’Eric Assous (scénariste pour le cinéma et auteur de pièces radiophoniques pour France Inter) avec entre autres Manuel Gelin (qui ressemble à son père –ou grand-père, je suis un peu mêlée dans cette famille), Elisa Servier et François-Eric Gendron (qui joue dans Avocats et Associés sur France 2). L’histoire en quelques mots : alors que trois frères et leurs épouses se retrouvent pour un dîner de crémaillère, on apprend qu’une femme qu’ils ont connue est aussi attendue. À partir de là, les hommes commencent à paniquer et les femmes voient naître des soupçons…
Le tout est très drôle, les vacheries fusent et il y a quelques répliques bien senties que je regrette de ne pas avoir mémorisées. Si vous avez l’occasion, allez-y, vous passerez un très bon moment.

Belle-soeurPeu après avoir vu cette pièce, je suis tombée sur un article de magazine qui faisait une très belle critique du livre de Patrick Besson, Belle-sœur (chez Fayard). Je ne saurais vous la reciter mais m’en est resté l’idée que c’était un livre drôle et plein de tendresse, ce qui fait que je l’ai demandé (et obtenu) pour Noël. Oui sauf que voilà, je n’aime pas du tout le style de l’auteur. C’est marrant parce que presque, j’avais oublié à quel point le style tient une grande place dans un livre. Peut-être parce que souvent tous les auteurs paraissent écrire de la même plume et seule leur histoire change, alors que là, on identifie clairement que quelqu’un écrit derrière mais manque de chance dans un style qui dès les premiers mots m’a gênée. Les phrases sont souvent courtes, parfois même sans verbe, et au fur et à mesure l’auteur nous révèle des informations capitale sur la trame narrative. Ainsi alors qu’on parle d’une femme entre deux frères, on apprend dès la troisième ligne que le plus jeune frère va mourir d’un accident de moto à la fin. J’ai eu l’impression qu’on m’enlèvait toute trace d’interrogation, qu’on me révèlait des réponses alors que je ne me posais pas encore de questions.
L’écriture m’a tellement pesée que j’ai eu du mal à me mettre dans l’histoire, mais au final même l’histoire a eu du mal à m’atteindre, tant les personnages et leur relation me paraissaient fictifs… Aujourd’hui quand je lis les critiques sur le net, j’ai beaucoup de mal à croire que l’on parle du livre que j’ai lu, tellement cela me semble ne pas correspondre…

La culture française est-elle morte?

Je ne répondrai pas à cette question (c’est dit) mais je m’insurge que la réponse soit oui d’après les journalistes américains et britanniques, ou en tout cas en bonne voie.
Time magazineDébut décembre, Time magazine (version Europe) titrait « La mort de la culture française » et soulevait (heureusement) bon nombre de vives critiques (au moins de nos « intellectuels » français!). À présent c’est le Guardian (UK) qui voit dans l’interdiction de fumer dans les lieux publics la fin de la culture française… Et vous savez pourquoi? Parce que de leur île, les dernières personnalités qui ont marqué la culture de notre pays sont Gainsbourg et Sarte et qu’effectivement ces messieurs avaient constamment un nuage de fumée autour d’eux!
Mais enfin il y a quand même longtemps que la France n’en est plus là, déjà parce que ces deux géants de la littérature et de la musique sont morts il y a un certain nombre d’années, et qu’un artiste n’est plus aujourd’hui obligé de vivre dans un brouillard de nicotine pour proposer quelque chose d’intéressant!
C’est quand même incroyablement réducteur de parler de la culture française à travers quelques grands noms qui ont pu passer la Manche ou l’Atlantique et en tirer des conclusions aussi absurdes que « ne plus fumer dans les bars va éradiquer le peu de culture qui reste dans ce pays »! C’est quand même marrant que ça passe dans les autres pays du monde sans bruit particulier et que pour nous c’est une attaque à notre « tradition »! Le seul point sympa de l’article du Guardian c’est cette phrase « Psychoanalyst Philippe Grimbert said smoking was suited to the French because they are a people in constant rebellion against authority. ‘To smoke is to say « I am alive but I am playing with death »(1). On a toujours l’image d’un peuple en rebellion, rien de tel pour nous faire redresser fièrement la tête!

Pour en revenir à la culture, évidemment que les grands noms (surtout littéraires) de la première moitié du vingtième siècle ne résonnent plus et qu’on n’a pas trouvé de dignes successeurs aux Sartre, Aragon, Camus mais pour autant si la culture française a évolué et perdu de son aura, elle n’a pas disparu, et ce n’est pas l’absence de fumée dans les bars qui y changera quelque chose!
Avec plus de 700 romans qui paraissent chaque septembre, un cinéma français qui avait fait plus de part de marché en 2006 que son concurrent américain, et de sans cesse nouvelles révélations musicales, on ne peut pas dire que la culture française soit morte, et heureusement!

Cela étant je ne vous cache pas que je ne matte que des séries américaines, que je vais 9 fois sur 10 au ciné pour voir un film étranger et que j’écoute de la musique dont les paroles sont rarement dans la langue de Molière…
Qui a dit hypocrite?!

(1) Le psychanalyste Philippe Grimbert explique que fumer correspond aux français car ils sont un peuple en constante rebellion contre les autorités. Fumer c’est dire « je suis en vie mais je joue avec la mort ».

Petit et grand journal

Yann BarthesVous connaissez le Grand Journal sur Canal+ qu’anime Michel Denisot depuis déjà quelques années? Si la réponse est oui, vous devez sûrement connaître également le Petit Journal de Yann Barthès, qui depuis cette année est présent devant la caméra pour le bonheur de toutes les filles!

Sur un ton caustique, Yann Barthès dévoile sa vision de l’actualité people ou politique et c’est toujours un moment de plaisir. C’est grinçant même si les personnes visées sont sur le plateau et c’est fait avec une telle classe qu’on est forcément sous le charme du jeune homme. En ce moment, il surveille de près les JT de 13 et 20h sur TF1 et c’est vraiment très drôle de voir Jean-Pierre Pernault et PPDA face à leurs contradictions…

En effet, alors que depuis deux jours tous les médias parlent de la romance Carla Bruni-Nicolas Sarkozy, ni le 13h, ni le 20h de TF1 n’y ont fait la moindre allusion! Surprenant quand même car il s’agit de notre Président de la République. En réponse aux interrogations qui en ont découlé, il y a eu un communiqué indiquant que la chaîne souhaitait respecter la vie privé des personnalités politiques… Hmm!
Heureusement Yann Barthès est là pour pointer les contradictions de la chaîne qui domine toutes les audiences des JT et nous ressortir les images où Pernault tout comme PPDA traitent en long et en large de la séparation de Ségolène Royal et François Hollande (son nom m’échappait, il a fallu que je fasse une recherche, la honte!).

001 Il est ainsi de plus en plus difficile de regarder une chaîne télévisée française sans y sentir le poids des convictions politiques. Historiquement le service publique a toujours été catalogué à gauche même si ça ne se perçoit pas franchement en suivant leur JT mais dans le même temps la Une fait très fort comme « porte-parole » de l’Élysée. Ça en devient vraiment gênant et sans cesse on peut se demander si l’État ne prend pas un peu trop de place maintenant dans nos médias (ceux appartenant à Lagardère en général).
On peut aussi citer à cet égard Paris Match dont la SDJ (Société des journalistes) proteste quant à la diffusion d’un reportage photo mercredi de 16 pages sur Sarkozy sans qu’aucun journaliste n’y ait pris part. En gros, il (le Président) a demandé à une photographe de le shooter dans les situations que son staff a choisi (on suppose) et après on a juste des petites légendes du style « il travaille dur »…

Quand commence le vrai travail journalistique?!

Une page se tourne…

Harry Potter et les reliques de la mortNotez l’à-propos de mon titre alors que précisément je comptais vous parler du dernier tome d’Harry Potter, Harry Potter et les reliques de la mort (à croire que je choisi moi-même mes titres) ! J’avais rapidement évoqué le sujet ici mais j’avais envie de développer mon point de vue à présent que ma lecture est achevée. Par contre, si jamais vous ne l’avez pas lu ou pas fini et que vous projetez de le faire, n’allez pas plus loin (mais revenez quand ce sera le cas me donner votre avis).

(suite…)