griffin.jpg Une amie m’a prêté ce livre de John H. Griffin dans lequel l’auteur raconte comment pendant 6 semaines en 1959 il s’est grimé en noir à coup de médicaments, rayons ultraviolet et maquillage pour étudier la réaction des gens dans les états du Sud des États-Unis où la ségrégation était la plus forte.

Dans ce contexte historique fort, l’auteur texan décide de traverser 5 de ces états dont la Louisiane en conservant son nom, ses vêtements, son parler, son curriculum vitae, tout son être sauf son teint.
Son expérience démontre que sa simple couleur de peau induit un changement radical de comportement de la part des autres. Les blancs le regardent dorénavant avec méfiance, voire mépris alors que les noirs l’accueillent avec gentillesse et lui viennent en aide régulièrement au gré de ses voyages.

Dans la peau d’un noir nous plonge dans une période sombre de l’histoire américaine alors que les noirs ne pouvaient pas rentrer dans les restaurants, utiliser les mêmes toilettes publiques que les blancs, les salles d’attente des gares, etc. On a parfois du mal à imaginer comment de telles pratiques pouvaient être encore en vigueur il y a si peu de temps! Griffin démontre tout au long de son ouvrage qu’il y a la discrimination visible, la ségrégation mais qu’il y a une forme beaucoup plus insidieuse qui consiste à être traité de manière raciste sous couvert de ne pas l’être, ce que la plupart des blancs ne réalisent pas et qui justifie la transformation de l’auteur pour pouvoir en témoigner.

Le pire c’est que lorsque Griffin a fait le compte-rendu de son expérience dans les journaux, sa famille a été menacée de toutes parts, accusée de trahir sa race et certaines de ses anciennes connaissances lui ont tout simplement tourné le dos du jour au lendemain parce qu’il osait défendre les noirs!

Dans la peau d’un noir, qui se lit comme un journal intime, est un ouvrage édifiant qui mériterait d’être lu à l’école pour bien comprendre cette partie de l’histoire contemporaine.

8 commentaires le Dans la peau d’un noir

  1. Oui, oui, tu donnes incroyablement envie de le lire ! D’ailleurs, je m’en vais le lire dès ce…Ah, bah suis-je bête, je l’ai lu celui-là.

    Moi, je te conseille « Kafka sur le rivage » de Haruki Murakami que je viens tout juste de finir : c’est beau, passionnant, poétique, drôle et les plus de 600 pages se lisent en un clin d’oeil (c’est une image, n’essaie pas de le lire comme ça, blonde).

  2. Tu donnes envie de le lire ce livre.
    Je crois que Jerom l’a, je le rajoute à ma liste 😉

    Cela me fait penser à un article dans Elle (à moins que ce ne soit Marie Claire).
    Une journaliste s’était maquillée en femme noire le temps d’une journée en refaisant le même parcours qu’elle avait fait la veille en « femme blanche ».
    Recherche d’emploi, diner au resto, boite de nuit..
    Eh bien même chez nous, à notre époque, les ségrégations existent encore..

  3. Je devais justement aller à la fnac (nous, ne me renis pas!!) ce soir pour acheter des bouquins et je savais pas quoi acheter.
    Je pense bien qu’il sera sur la liste (soit le 1er en fait)!
    MErci, je te dirai ce que j’en ai pensé!

  4. Une fille & la toile, Marlène: vous me direz si vous avez aimé alors! 😉

    David: Lol! Si je connaissais quelqu’un de sympa qui avait ce livre et qui me le prêterait peut-être que je pourrais essayer de le lire sans cligner des yeux?! LOL

    Kriss: c’est fou quand même que ça puisse persister! :-/

    Aurélie: Rho la Fnac! En plus tu sais que c’est pas bien! Bon bah j’attends ton avis quand même vilaine! 😀

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