Mois : janvier 2008

Je suis un fauve !

Shopping

http://www.photo-libre.fr

Dans les magasins je veux dire!

Mais c’est parce qu’on m’agresse tout le temps aussi, ou que je me sens tout le temps agressée! Du coup, j’erre dans les rayons l’oeil carnassier, le pied affuté si y en a une qui me gonfle un peu trop et la moue pleine de mépris pour qui compte croisera mon chemin de trop près!
Sérieux, même une semaine avant les soldes, alors qu’on pourrait supposer que tout le monde attend sagement chez soi la date fatidique pour se jetter sur L’article (ça va, LES articles) convoité(s), il y a quand même des gens dans les boutiques (toujours dans celles où je suis en plus, on n’a pas idée!) et systématiquement vous croisez des personnes qui vous bousculent (sans dire pardon, faut pas rêver non plus, on parle de jungle ici, la vraie), d’autres qui font semblant de ne pas vous voir quand vous vous tordez le coup pour essayer de jeter un oeil sur la rangée qu’elles cachent et puis d’autres qui vous insultent simplement parce qu’elles ont l’impression que vous les avez frôlés!

Nan, vraiment les magasins (où il y a des filles dedans), c’est pire que la jungle et perso, ça fait ressortir ce qu’il y a de pire en moi. J’ai envie de bousculer tout le monde, de crier « connasse » à la pouff qui m’a bousculée, de dire « lâche-moi » à la vendeuse qui me colle, de secouer la caissière pour qu’elle aille un peu plus vite, et de déclencher une sirène juste pour que les gens avancent vraiment et tant qu’à faire se dirigent vers la sortie!
Si l’homme est un loup pour l’homme (dixit Sartre), les femmes sont définitivement des hyènes dans les boutiques!

La culture française est-elle morte?

Je ne répondrai pas à cette question (c’est dit) mais je m’insurge que la réponse soit oui d’après les journalistes américains et britanniques, ou en tout cas en bonne voie.
Time magazineDébut décembre, Time magazine (version Europe) titrait « La mort de la culture française » et soulevait (heureusement) bon nombre de vives critiques (au moins de nos « intellectuels » français!). À présent c’est le Guardian (UK) qui voit dans l’interdiction de fumer dans les lieux publics la fin de la culture française… Et vous savez pourquoi? Parce que de leur île, les dernières personnalités qui ont marqué la culture de notre pays sont Gainsbourg et Sarte et qu’effectivement ces messieurs avaient constamment un nuage de fumée autour d’eux!
Mais enfin il y a quand même longtemps que la France n’en est plus là, déjà parce que ces deux géants de la littérature et de la musique sont morts il y a un certain nombre d’années, et qu’un artiste n’est plus aujourd’hui obligé de vivre dans un brouillard de nicotine pour proposer quelque chose d’intéressant!
C’est quand même incroyablement réducteur de parler de la culture française à travers quelques grands noms qui ont pu passer la Manche ou l’Atlantique et en tirer des conclusions aussi absurdes que « ne plus fumer dans les bars va éradiquer le peu de culture qui reste dans ce pays »! C’est quand même marrant que ça passe dans les autres pays du monde sans bruit particulier et que pour nous c’est une attaque à notre « tradition »! Le seul point sympa de l’article du Guardian c’est cette phrase « Psychoanalyst Philippe Grimbert said smoking was suited to the French because they are a people in constant rebellion against authority. ‘To smoke is to say « I am alive but I am playing with death »(1). On a toujours l’image d’un peuple en rebellion, rien de tel pour nous faire redresser fièrement la tête!

Pour en revenir à la culture, évidemment que les grands noms (surtout littéraires) de la première moitié du vingtième siècle ne résonnent plus et qu’on n’a pas trouvé de dignes successeurs aux Sartre, Aragon, Camus mais pour autant si la culture française a évolué et perdu de son aura, elle n’a pas disparu, et ce n’est pas l’absence de fumée dans les bars qui y changera quelque chose!
Avec plus de 700 romans qui paraissent chaque septembre, un cinéma français qui avait fait plus de part de marché en 2006 que son concurrent américain, et de sans cesse nouvelles révélations musicales, on ne peut pas dire que la culture française soit morte, et heureusement!

Cela étant je ne vous cache pas que je ne matte que des séries américaines, que je vais 9 fois sur 10 au ciné pour voir un film étranger et que j’écoute de la musique dont les paroles sont rarement dans la langue de Molière…
Qui a dit hypocrite?!

(1) Le psychanalyste Philippe Grimbert explique que fumer correspond aux français car ils sont un peuple en constante rebellion contre les autorités. Fumer c’est dire « je suis en vie mais je joue avec la mort ».

La chanson de la semaine : You are never alone de So Called

Je vous parlerais bien de l’album de So called, GhettoBlaster, mais en même temps la meilleure chanson est You are never alone et elle ne ressemble pas au reste de l’album donc ça serait un peu mentir…
Cela dit, si on joue la sincérité, il faut que j’avoue que je n’ai pas écouté à fond tout l’album, tellement j’ai passé en boucle cette 3e piste. Forcément ça ne plaira pas à tout le monde car c’est plutôt hip-hop, mais même si je n’aime pas toujours ce genre musical (pas toi Timbaland, toi ça va), j’ai tout de suite accroché avec cette chanson.

Après il a quand même fallu que je me renseigne un peu sur qui se cache derrière So Called et donc pour ceux que ça pourrait intéressé c’est un canadien, Josh Dolgin (né à Ottawa) et qui vit à Montréal qui se cache (entre autres) derrière ce nom de groupe. En lisant un article de Libération (çui-là), j’ai découvert qu’il était juif et que cela influençait sa musique (ça ne se voit pas sur ce morceau, je vous le concède), c’est sans doute pourquoi ça ne ressemble pas forcément au hip-hop « classique ». Pour tout dire, il y a des morceaux très différents sur l’album et si vous aimez Kusturica, il faut écouter le morceau Heart Attack Feeling qui est tout à fait dans la même veine.

Pour vous faire votre propre idée, écoutez les extraits sur leur myspace : www.myspace.com/socalled

Cover so called

Gone Baby Gone, reviens !!

Gone baby goneBen Affleck signe avec Gone Baby Gone son premier film en tant que réalisateur et pour l’occasion il s’est entouré de son petit frère Casey Affleck, vu récemment dans L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, et avant ça dans de nombreux seconds rôles.

Ce film est tiré du livre éponyme écrit par Dennis Lehane, qui avait déjà vu un de ses romans porté à l’écran, Mystic River, mais que je n’ai toujours pas vu malgré les excellentes critiques qu’il a reçues (réalisé par Clint Eastwood).
En tout cas, j’ai vu celui-ci et je dois dire que dans l’ensemble c’est un bon film, prenant, avec des acteurs talentueux (dont Ed Harris, Michelle Monaghan et Morgan Freeman) mais qui offre un scénario parfois complexe à suivre.
Si le dénouement est amené par plusieurs rebondissements, on n’en ressort avec encore quelques questions. Les choses vont vites, parfois trop, et si le jeune héros comprend aisément ce qui s’est tramé, il n’en est pas toujours de même pour le spectateur.

Casey Affleck est touchant dans ce rôle de détective qui découvre des enjeux insoupçonnés et on peut s’interroger sur sa décision d’aller jusqu’au bout, surtout quand on voit la fin… Mais le héros, contrairement à l’ensemble des protagonistes, a une morale et s’y tient.

Au final, il nous reste un film tortueux, sombre mas très bien servi par les comédiens et un réalisateur qui donne envie de voir ce qu’il pourra nous offrir après cette première oeuvre dans l’ensemble réussie.