Mois : avril 2020

Le goût du bonheur, trilogie à ne pas manquer

Des fois, il y a des livres qu’on a du mal à commencer car on a certains a priori, surtout s’ils nous ont été donné à l’improviste.

C’est le cas de ce livre, Gabrielle, qui fait partie de la trilogie Le goût du bonheur de Marie Laberge. Ma belle-mère me l’avait donné lors de son dernier passage à Montréal en octobre et j’appréhendais qu’il ressemble un peu trop Aux filles de Caleb. Bien que ce dernier soit un incontournable de la littérature québécoise et que j’ai appris beaucoup de choses sur les conditions de vie, notamment des femmes, au tournant du XXe siècle au Québec, je n’avais pas vraiment aimé cette trilogie.

Pourtant il ne m’a pas fallu longtemps pour apprécier l’écriture de Marie Laberge lorsque j’ai réussi à distinguer les membres de la famille Miller qu’elle nous dépeignait. Une fois embarqué, j’ai même eu le problème inverse, c’est-à-dire fermer le livre quand il commençait à être plus que temps de se coucher!

Le résumé de l’éditeur :
Québec, 1930. Gabrielle est mariée avec Edward depuis bientôt dix ans. Entre la maison de l’île d’Orléans et celle de la Grande-Allée, elle mène une vie bien remplie, entourée de ses cinq enfants.
De toute évidence, il s’agit d’un mariage heureux. Mais cette chose qui devrait être si simple fait pourtant froncer bien des sourcils dans l’entourage de Gabrielle. Décidément, le bonheur est suspect en cette époque où notre sainte mère l’Église nous dit que nous ne sommes pas sur terre pour être heureux, mais pour accomplir notre devoir.

L’époque dépeinte est fascinante et on voit tout le poids de l’Église sur les mœurs du Québec. Mais Gabrielle est une héroïne épanouie, qui défie les conventions et qui n’a pas peur de se retrousser les manches quand une cause lui tient à cœur ou pour sa famille.
À travers elle, c’est une grande famille qu’on rencontre où mêmes les frères et sœurs (et les amis) ont un rôle à jouer, construisant une galerie de portraits attachants.

Et comme c’est une trilogie, c’est la même prose délicieuse qu’on retrouve à travers les 2 autres ouvrages : Adélaïde et Florent. La plupart des personnages passent d’un tome à l’autre pour notre plus grand plaisir mais certains adieux ont été déchirants (mais pourquoi avoir tué… non je ne vous dirais pas qui mais si vous lisez les romans, vous comprendrez ma peine).

Quoiqu’il en soit je ne saurais que trop vous conseiller cette fresque. Les 2 premiers tomes sont mes préférés mais Florent clotûre très bien cette belle aventure avec les Miller/McNeally.

Cher journal du confinement – semaine 5

Alors que la 5ième semaine de confinement est déjà achevée, je me rends compte que je prends du retard dans ce « journal ». Peut-être parce que les semaines se ressemblent un peu toutes finalement et qu’aucune n’amène cet état de grâce qu’on aimerait trouver dans cette situation où l’on a soi-disant plus de temps pour soi… Quoiqu’il en soit, je dois dire que si un mot devait résumer cette 5ième semaine, ça serait…

Révélation! Oui, rien que ça!

Cela faisait plus d’un mois qu’on devait constamment négocier avec les filles pour qu’elles fassent quelques minutes de devoirs, que ce soit dans un cahier d’activités ou sur des sites internet spécialisés quand tout à coup, on a trouvé la solution : demander à leurs grands-parents d’animer des cours à distance par webcam. Et le miracle se produisit! Non seulement, il n’y a aucun besoin de négocier puisque notre aînée (c’est essentiellement à elle que s’adressent ces sessions) a hâte à ces moments mais en plus au lieu de le faire pour 15 minutes, elle est capable de rester 1h en vidéoconférence avec mes parents le matin et une autre heure avec son grand-père paternel l’après-midi à enchainer les exercices que d’habitude elle n’aime pas (dictée, heure, etc.).

Et vous voyez venir le 2ième effet kiss cool? Pendant ce temps, c’est le calme à la maison! Et qui dit calme dit bien plus de facilité pour moi à travailler! En autant que la motivation soit là! Je dois dire que plus le temps passe, plus je trouve la motivation difficile à maintenir justement. En fait, c’est aussi que je n’ai pas d’urgence à traiter ces temps-ci, plutôt des choses à long terme ou d’autres que je n’ai jamais envie de faire alors dans ces conditions, c’est encore plus facile de procrastiner et de rester le nez en l’air (pour ensuite mieux culpabiliser!).

Déménagement!

Dans les autres mesures prises la semaine passée, j’ai déménagé mon bureau! Jusque-là je travaillais au rez-de-chaussée, sur la table de la salle à manger et les filles n’étaient jamais loin. Je devais sans cesse intervenir, répondre à une demande ou me lever pour faire stopper une quelconque épreuve de gymnastique dans le salon!
J’ai donc décidé que ça en était assez et je me suis créé un petit espace de travail dans la chambre d’amis avec le bureau de Zoé. Bien sûr, depuis, les filles ont redécouvert qu’on avait un étage et que leurs chambres s’y trouvaient! Alors ce n’est pas aussi silencieux qu’escompté mais au moins je peux fermer la porte pour mettre un peu de distance entre l’agitation des 2 cocottes et moi, sauf quand elles décident de carrément venir jouer aux Playmobil dans la chambre d’amis (qui servait de salle de jeux avant).

Je lâche prise sur ce fragile équilibre et j’essaie d’avancer comme je peux mais des questions existentielles me taraudent à force de voir la multiplication d’articles qui nous interpellent à coup de « prendre du temps pour soi, se redécouvrir, se lancer dans de nouveau passe-temps », comment ça se fait que je n’ai pas plus de temps libre qu’avant et surtout que ma routine est à peu de choses prêts exactement la même qu’avant?! Vraiment je me questionne sur ce que je râte dans « mon » confinement (si vous avez la réponse…).

Pour finir, mon corps a aussi décidé de me lâcher depuis 2 semaines. Ça a commencé par le dos bloqué après être tombée d’une table de nuit sur laquelle je m’étais perchée pour nettoyer le haut d’une fenêtre (ça m’apprendra) et ça a continué par des douleurs aux dents qui sont probablement dues à mes broches mais confinement oblige, ce n’est pas simple d’obtenir un rdv…
Bref, j’ai hâte que ça aille mieux de ce côté-là et hâte de retrouver un peu de chaleur aussi parce que comme chaque année, ce mois d’avril est froid ce qui n’aide pas au moral (surtout quand ta famille te dit qu’il fait 20° en France)!

Des bébés chats pour la douceur

Quand même, du côté des moments doux, on a 3 chatons de 5 semaines pour quelques jours en famille d’accueil et ils sont tellement, tellement adorables que ça fait oublier les plus mauvaises journées. En général, je refuse les prises en charge quand il y a plus que 2 chatons mais ceux-là, je les garderais bien jusqu’à leur adoption!

Cher journal du confinement – semaine 3

La 3ième semaine s’achève et comme les précédentes, elle est passée à toute allure. J’étais pleine de bonnes intentions lundi et j’avais convaincu mon chum d’essayer une nouvelle stratégie, soit que l’un de nous s’occupe à plein temps des filles 2h le matin pendant que l’autre peut vraiment travailler et inverser l’après-midi. Au final, on n’aura même pas testé une journée complète car une urgence m’est tombée dessus lundi et m’a occupée à plein temps jusque mercredi! Qu’à cela ne tienne, on a continué à essayer d’imposer un cadre un peu plus structuré aux enfants pour éviter les cris à tout va et ça a marché avec plus ou moins de succès selon les moments de la journée.

Après, ce qui fait une grosse différence, c’est le besoin de concentration selon mes tâches au travail. Cette semaine, j’ai passé beaucoup plus de temps au téléphone et beaucoup moins à faire de l’analyse ou de la rédaction alors il était moins gênant de m’interrompre régulièrement pour expliquer un exercice ou le corriger.
Bien que je ne puisse pas couper à toutes tâches qui demandent beaucoup de concentration, les relayer à un moment où les filles ont le droit à la tablette et où on ne les entend donc pas broncher serait une bonne stratégie!

On a aussi essayé « 1 minute de devoir pour 1 minute de temps d’écran ». Ça a plutôt marché mais elles sont du genre à estimer que 15 minutes, ça suffit, en autant qu’elles reviennent refaire quelques exercices régulièrement! Je suis donc un peu partagée sur cette solution…
J’avais aussi pensé à leur autoriser 1h de tablette en fin d’après-midi mais à leur enlever 1 minute à chaque fois qu’elle dirait non à quelque chose durant la journée! Honnêtement, je sais qu’elles arriveraient en fin de journée sans avoir le droit à la moindre minute d’écran alors il ne me semble pas que ça sera efficace!

À part ça j’ai quand même fêté mon anniversaire vendredi, et comme on était bien confiné (ai-je mentionné qu’il a plu une bonne partie de la semaine?), nous nous sommes fait livrer un repas pour 2 d’un délicieux restaurant du quartier (Hélicoptère). Les filles ont eu des œufs à la coque à côté et j’avais préparé un flan au chocolat ultra gourmand pour le dessert!

D’ailleurs, il faut bien le dire, on cuisine des gâteaux sur une base un peu trop régulière! Et comme ce ne sont que des desserts au chocolat ou presque, j’essaie de limiter aux 3-4 jours max parce que sinon, on va tous avoir un sérieux problème à la fin du confinement! Enfin, comme j’ai utilisé ma dernière tablette de chocolat pâtissier de France vendredi, je vais peut-être m’attaquer aux desserts fruités à la place??

Sinon plus le temps passe et moins j’ai l’impression que cette situation est hors de l’ordinaire bizarrement! Il faut dire qu’on a quand même la chance d’avoir conservé chacun nos emplois, beaucoup de contacts avec nos équipes respectives alors finalement, c’est comme si seul le lieu de travail changeait. Bien sûr, on ne voit plus les amis à part en vidéo mais je pense que tant que le (vrai) beau temps n’est pas de retour, on ne ressent pas encore le manque. Et les filles ayant des liens tissés serrés, leurs amis ne leur manquent pas plus que ça, même si Zoé a beaucoup pleuré après avoir reçu un courriel de sa professeure!

Alors voilà, les semaines se suivent et la situation parait toujours un peu irréel dans notre petit cocon tranquille.